« Je suis moi-même un ancien rockeur ». On comprend mieux pourquoi le festival Fracass,
qui comme son nom l'indique, est profondément tourné vers l'esprit
rock, est devenu une des priorités de Gilbert Ueberschlag. Ce festival,
organisé par l'association Music'Art System dont il est président, est
devenu en l'espace de quelques années, une date référence pour tous les
amateurs de rock de la région. Mais le président s'empresse de mettre
le holà : « Le festival s'efforce de présenter un large panel
d'artistes, et donc des styles différents ». On y retrouvera donc
des groupes de hard rock, de metal, mais aussi de la pop, de la chanson
acoustique, du « punk grivois » et même quelques bribes de
rap.
La composition du programme et le choix des dix groupes a
fait office de casse tête. Non pas que les groupes éprouvent un manque
d'intérêt vis à vis du festival, au contraire ! Victime de son
succès, Music'Art System a en effet enregistré plus de 70 candidatures.
« On a eu de tout, mais surtout des propositions parisiennes, de
tous styles de musiques. Nous avons aussi reçu des candidatures de
Bretagne. Avec tous les CD que j'ai reçu de ces groupes, j'ai de la
musique jusqu'à la fin de mes jours ! », rigole Gilbert
Ueberschlag.
La sélection, pas facile !
La
sélection des dix groupes présents n'a pas été une sinécure. D'autant
que certains groupes méritaient, de par leur talent, d'être présents.
« Souvent, le choix a été fait à contre-coeur. Mais nous ne
pouvons pas faire plaisir à tout le monde. Peut-être que l'an prochain,
il auront leur place ». Il est vrai qu'à l'écoute de certains
morceaux, certains groupes n'ont rien à envier aux « gros »
qu'on entend à longueur de journée à la radio.
C'est le trio
Amer'thune (clin d'oeil à leurs convictions anti-capitalistes et à leur
boisson préférée) qui débutera la soirée de vendredi, avec des textes
engagés issus de leur composition. Puis Yannick Bernard (« le
Georges Brassens du pop rock », dixit Gilbert Ueberschlag)
reprendra quelques titres qui ont de quoi charmer de 9 à 99 ans. Le
groupe Sandro Matera, orienté rock et rap, prendra le relais, avant de
laisser la scène aux Suisses du Wings of Steel. Le groupe s'est déjà
fait un nom sur la scène hard rock helvète. Les Belfortains de
Soulmaker clôtureront la soirée (voir encadré).
La
programmation du samedi est elle plus « french touch » du
moins au début. Les jeunes Ludoviciens de l'orchestre Malbaré
pousseront la chansonnette, puis laisseront place au collectif thannois
des Kazoo Laids Too Looser. Leur titre « Miss Lardon » donne
un aperçu de leur registre musical, qu'ils définissent comme du punk
grivois. Plus classique, le groupe de rock Fire se caractérise par un
chant soigné et des mélodies qui restent en tête. Dans le même genre,
Cristine Number One, qui a déjà joué avec des grands groupes comme The
Rakes, enflammera la scène, avant de laisser place au groupe phare du
festival : Taf. On en salive déjà !
Gilbert Ueberschlag donne son sentiment sur deux des groupes
présents lors de cette édition, « Soulmakeer » et
« Taf ».
Le groupe Soulmaker est bien connu en
Franche-Comté, d'où il est originaire, et arrive peu à peu sur le
devant de la scène française. Le registre du groupe est varié, allant
du lyrique au trash. L'originalité de sa musique est due à la présence
de Marina Viotti, qui, en rejoignant le groupe l'année dernière, lui a
donné un nouvel élan. « Cette configuration n'est pas sans
rappeler le groupe mondialement connu d'Evanescence. En tout cas, je
les place sur un pied d'égalité ! » affirme Gilbert
Ueberschlag, enthousiaste à l'idée de pouvoir compter sur les
Belfortains.
C'est LE groupe phare du festival. En enregistrant la
présence du groupe de metalcore réputé à travers la France entière,
Gilbert Ueberschlag a réalisé un gros coup. « Taf, c'est du lourd.
C'est vrai qu'il s'agit un peu des stars de la programmation, ils ont
un beau pedigree. » Mais fidèle à son principe, ce n'est pas lui
qui a fait la démarche de les inviter. « Un membre du groupe,
Vincent Berger, est originaire de Hirsingue. Il tenait absolument à se
produire ici. La Halle-au-Blé, c'est un peu l'Olympia
sundgauvien ! », ose Gilbert Ueberschlag.